Les supporters de l'Olympic et de Châtelet parlent de la fusion: "Si c’est la meilleure solution"
Les supporters des Dogues veulent retrouver un projet stable alors qu’on dit que la fusion avec Châtelet est effective à 90 %.
- Publié le 31-01-2019 à 10h31
- Mis à jour le 31-01-2019 à 10h32
Les supporters des Dogues veulent retrouver un projet stable alors qu’on dit que la fusion avec Châtelet est effective à 90 %. Quel est l’avis des supporters de l’Olympic et de Châtelet sur la possible fusion de leurs clubs ? Sur les réseaux sociaux, c’est de la folie. Une chose est certaine, du côté de l’Olympic, les fans veulent du changement. Dans les rangs des Châtelettains, on tient tout de même à conserver le nom du club. Même si les deux entités n’ont pas la même histoire, il faut bien commencer quelque part.
Il était intéressant de sonder certains partisans. Ils ne représentent pas la voix unique du peuple, mais ils constituent un bon indicateur concernant les doutes et les espoirs de chaque club.
"En tant que supporter des Dogues depuis 48 ans, je pense que c’est la seule solution pour que le club puisse poursuivre ses activités", explique Olivier Chausteur.
En ce qui concerne les modalités d’un tel rapprochement, l’homme précise : "J’espère que l’on pourra conserver le nom de l’Olympic et notre matricule. C’est comme pour l’Antwerp et son fameux numéro 1. On a tout de même le 246. C’est important."
Cette fusion est-elle la clé ? "Les avis sont partagés. Mais le supporter de l’Olympic est un supporter de la victoire. Je dis souvent qu’il faut être sado-maso pour aimer le matricule 246. Le club a davantage l’habitude de lutter pour sa survie qu’autre chose. Je rêve de retrouver de belles épopées. Si on a une solide équipe qui essaye de monter en D1B, les gens reviendront au stade."
Du côté du Dogue Heart, les passionnés se déchirent sur le sujet. "On a les deux", explique Bernard Cicotti, le président du kop de supporters. "Il y a ceux qui préféreraient retomber en P4 et tout reconstruire et ceux qui voudraient vivre directement des jours meilleurs. Je suis partagé, pour ma part."
L’homme comprend la véhémence de certains fans. "Ces dernières années, les supporters ont été plus déçus qu’autre chose. Ils ont l’impression d’être trompés. Ils ont envie de stabilité, de résultats."
Bernard Cicotti a prévu de rencontrer un supporter influent de Châtelet. "Si on doit cohabiter, autant le faire correctement. On ira boire une bière afin de discuter de tout cela."
Pour le président du Dogue Heart, le plus important est : "de conserver notre matricule. C’est l’histoire de l’Olympic. Je suis supporter depuis 1971. Je veux revivre cette ferveur et cet amour dans le stade. Si on doit s’unir à Châtelet pour cela, pourquoi pas…"
Chacun a sans doute son avis sur la question. Comme l’a bien résumé Olivier Chausteur : "Les dirigeants passent, les joueurs aussi, mais les supporters restent l’âme du club."
“Trouver un juste équilibre”
Les supporters de Châtelet aimeraient conserver leur identité. Il y a moins de fans de Châtelet que de fervents de l’Olympic de Charleroi, c’est certain. Malgré tout, les Loups ont le droit également à la parole. Pierre Rigotti résume une pensée intéressante : “Quand je lis les commentaires des Dogues, j’ai l’impression qu’ils oublient que c’est Châtelet qui vient proposer de les sauver.” Sur le fond, l’homme n’a pas tort. “Je comprends leur amour et leur attachement à leur club. Ce sont des sentiments louables. Mais même si Châtelet n’a pas la même histoire à leurs yeux, il faudrait trouver un juste équilibre. Je n’ai rien contre le fait de jouer à la Neuville, c’est d’ailleurs, sans doute, un des gros intérêts de nos couleurs. Mais j’aimerais conserver le nom de Châtelet dans la future appellation.”
Pour la majorité des supporters des Loups, c’est au niveau politique que cela bloque. “J’étais un peu déçu en apprenant la nouvelle”, explique Michaël Storella, membre du petit kop sympa des Châtelettains.
“Mais je peux le comprendre. Châtelet a déjà dû migrer vers Farciennes pour avoir un soutien de la Ville. Si le club veut continuer à grandir, il aura besoin de plus. J’espère que l’on pourra garder notre identité. À Châtelet, on n’est pas beaucoup mais on aime notre club.”
L’homme a eu une belle initiative. “Je vais rencontrer samedi un des responsables du kop de l’Olympic. Ce sera l’occasion de discuter de ce dossier et de voir si l’on peut coexister. En interne, on a eu une petite réunion. Mes amis voient cette fusion d’un bon œil. J’espère qu’elle sera bénéfique pour tout le monde.”
Pierre Rigotti de conclure. “C’est un mariage de 50 ans pour moi. Ce sera comme un petit divorce. J’irai de temps en temps coucher ailleurs.” Il y a une certaine poésie dans cette remarque qui résume assez bien la situation.
Le monde politique dans l’expectative
Quid du monde politique dans ce dossier ? Les responsables de l’Olympic et Châtelet-Farciennes attendent sans doute d’avancer dans les différents détails, avant de le rencontrer. Mais ils comptent bien rencontrer les différents représentants. Ils pourront alors connaître leur position et en savoir plus sur les envies et possibilités de chacun.
Du côté de Farciennes, Hugues Bayet n’a pas souhaité s’exprimer, avant d’avoir eu la réunion. Même son de cloche pour Alparsan Beklevic, l’échevin des Sports de Châtelet. Ce dernier attend avec impatience de rencontrer le président de Châtelet. Pour l’instant, il doit suivre les avancées dans les médias. La porte est donc ouverte afin de savoir quelle suite donner à ce dossier. Le point de Châtelet et les terrains de la rue des Sablières seront importants dans les différents échanges.
À Charleroi, Karim Chaibai a rencontré le président de l’Olympic au moment des vœux de ce dernier. Actuellement en Suède pour sa carrière de joueur de futsal, il espère analyser la situation avec les responsables des deux clubs à son retour. La balle est dans le camp des dirigeants de Châtelet et de l’Olympic.